jeudi 28 juin 2012

Avant de commencer...


Des étroites rues moyenâgeuses aux grands boulevards haussmanniens, des maisons à colombages aux façades en pierre de taille fastueusement ouvragées des immeubles de la fin du 19ème siècle, Paris s'est métamorphosé au fil du temps. De son cœur historique à ses faubourgs, puis aux villages annexés en 1860, Paris s'est aussi considérablement étendu au rythme de son développement démographique et économique.

L'idée d'un Paris figé dans le temps et dans l'espace est de fait contre-nature : toute ville se renouvèle au cours des siècles. Ces mutations successives ont toujours été accompagnées des critiques d'une partie des observateurs contemporains, mais si l'attachement à un patrimoine séculaire tend souvent à prôner une préservation inconditionnelle de tout ce qui constitue notre héritage, de nos jours, la question n'est plus tant de préserver l'existant que de nous protéger du remplaçant.

Car à tant vouloir rompre avec toute influence du passé, l'architecture moderne a atteint un tel niveau d'aberration et de capacité de nuisance qu'elle est devenue une menace pour l'identité de Paris. Les projets démesurés de ces trente dernières années ont à l'évidence sérieusement ébranlé l'intégrité de la ville, mais nous n'avons malheureusement encore rien vu. De ville horizontale, les promoteurs s'entêtent à faire de Paris une ville verticale, semblable à toutes les villes sans Histoire du monde moderne. La plaie encore béante causée par la Tour Montparnasse n'a pas servi de leçon, les projets d'architectes toujours plus mégalomanes se multiplient et Paris semble condamné à s'aligner sur les standards internationaux, à perdre cette singularité qui aujourd'hui encore en fait la ville la plus aimée au monde. De ville influente, Paris est devenu ville suiveuse. Et à ce rythme, de ville chérie, Paris ne tardera pas à devenir ville honnie, en premier lieu de ses habitants, dont le cadre de vie est sérieusement menacé par le dogme imbécile du progrès et l'appât du gain d'une minorité nuisible.

Ce blogue, dans une démarche partisane parfaitement assumée, s'attachera entre autre à exhumer le Paris d'hier, le Paris perdu dans la poussière des bulldozers...

2 commentaires:

  1. Pour quelles raisons devoir s’ancrer aux beautés du passé?
    Vive la modernité! elle tue inexorablement tous les souvenirs, les amours, les sentiments meilleurs et mineurs, l'histoire d'une ville.
    Elle tue l'histoire sociale et humaine, outre celle culturelle.
    Le béton dans une ville dortoir est une chose, prétendre instaurer la modernité dans un ville qui compte des millénaires d'histoire, c'est autre chose.
    Remplir de béton et d'acier la ville de Paris est une chose excellente. Toutefois, afin d'offrir aux touristes une image plus homogène, ne serait-il pas opportun d'abattre des horribles monuments vieux, trop vieux, comme Notre-Dame, le Sacré-Coeur, la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, parmi bien d'autres inutiles?
    En définitive, si l'on supprime l'enseignement de l'histoire dans les écoles, pourquoi s’acharner sur ces vieux chef-d'oeuvre? Ne sont-ils pas dépassés ?
    Pourqoi ne pas imiter New-York : béton, acier, verre et… bidonvilles souterrains.
    Lors de la construction de la Pyramide, au sein du Louvre, l'on a remplacé les vieilles statues en pierre admirables par des pseudo chef-d'oeuvre d'un « je ne sais trop qui » et ne souhaite pas le savoir, qui m'empreignent de répugnance, à plus forte raison, vu le rejet des chefs-d’œuvres historiques par les autorités.
    Apprenons à être modernes : ayons le courage de détruire notre histoire sociale, économique, culturelle et, naturellement, MORALE.
    Raphael D'Arcangelo
    darcangeloraf@yahoo.fr

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