Située dans l'ancien hameau de Clignancourt, au nord de la Butte Montmartre, cette chapelle fut construite à la fin du XVIème siècle pour les besoins privés de Jacques Liger, conseiller du roi et propriétaire de la seigneurie de Clignancourt. Cette chapelle, écrit Jacques Hillairet dans son Évocation du Vieux Paris, « jouait un rôle important dans le déroulement des célèbres processions septennaires de l'abbaye de Saint-Denis à l'abbaye de Montmartre. Le clergé se rendait alors au devant du grand cortège jusqu'à cette chapelle où les religieux de Saint-Denis s'arrêtaient pour faire oraison ; les deux cortèges se fondaient ensuite. »
L'affectation du bâtiment changea considérablement au fil du temps, et notamment après la Révolution, lorsqu'on le vendit en 1796 comme bien national. Tour à tour poste de pompiers, débit de vin et même cabaret, cette singulière bâtisse - mordant le trottoir de la rue du Mont-Cenis sur plusieurs mètres - fut démolie vers 1920.
Un cinéma de 2000 places - le Marcadet Palace - fut construit en 1921 sur cette parcelle ouvrant à la fois sur la rue du Mont-Cenis et au 110 de la rue Marcadet (on distingue au fond à gauche sur le cliché ci-dessus la façade donnant sur la rue Marcadet, avec ses grandes baies arrondies).
A son tour, le cinéma sera détruit en 1974, laissant place aujourd'hui à une de ces résidences contemporaines sans cachet, de forme tristement anguleuse, en béton crasseux, avec pour seul ornement des balconnets cubiques barricadés d'aluminium et de verre pour l'agrément supposé de ses occupants, et le désagrément plus évident des passants et surtout du voisinage.
Le bâtiment ayant pris la place de la chapelle de la Trinité |